Accueil | Biographie de Lucien Martinet |
Œuvres | Témoignages |
La peinture‚ dès mon jeune age‚ a été mon unique passion‚
une passion jalouse et solitaire‚ qui s'est développée presque à
mon insu‚ à l'écart des hommes. Je l'ai conçue comme une
recherche sans limite et sans fin‚ rebelle à une formule et un axe défini.
Elle a été et elle est encore pour moi une longue méditation‚ un
accord préalable‚ difficile à réaliser‚ entre le motif et
soi–même car elle répond à un besoin intérieur‚ à
une nécessité intellectuelle et sentimentale. Elle est ensuite une évocation
de l'objet choisi‚ une interprétation personnelle de la réalité qui
s'impose à vous en même temps qu'elle vous est soumise.
Lucien Martinet
Claire matinée |
(…) Lucien Martinet reste l'homme solide et convaincant‚
attaché par toutes ses fibres à une terre dont il ne
cesse‚ à la suite de nos meilleurs paysagistes‚ de
Corot à Marquet‚ de scruter le visage.
Que ce soit au couteau ou au pinceau‚ il maçonne ses plans
de lumière comme ses ombres avec une saisissante maîtrise.
Mais aucun système ne le hante. Car c'est sa seule
expérience et son observation directe qui l'orientent
exclusivement vers le choix de sa technique. C'est pourquoi‚
généralement chaude‚ sa palette se fait sourde et
sa facture drue se fait subtile‚ quand elles cherchent à
traduire les milles nuances des brumes maritimes (…)
C'est ainsi que Lucien Martinet (…) atteint au lyrisme :
entendons par lyrisme‚ non pas le romantisme facile d'un sujet‚
mais cette poésie profonde née de l'épuration
d'un paysage réduit à ses forces élémentaires"
|
J'ai connu l'œuvre avant de connaître l'homme et c'est
elle qui m'a mené à lui. L'œuvre‚ la peinture de
Lucien Martinet‚ se livrait‚ se livre instantanément et à
tous. Elle était‚ elle reste la peinture même. C'est‚
comme on dit‚ une peinture de peintre. Cela signifie qu'elle s'est
exprimée totalement et exclusivement par les moyens de la couleur et de la
matière picturale‚ et qu'elle exprime ainsi‚ avec la même
alacrité‚ la densité des objets proches et les plans successifs
comme les fluidités de l'espace : un paysage ponctué de toits
vermillon‚ une forêt aux verts et aux bruns
impénétrables‚ un ciel léger fixant un instant le passage
de ses nuages‚ les reflets bleutés d'une eau ruisselant sur le
trottoir d'asphalte ou dans le voisinage d'une côte océane‚
la rouille incendiaire des chalutiers hors d'usage et‚ enfin‚
chargeant une composition abstraite d'une telle densité de touche et
de telles vibrations irisées que l'abstraction elle–même
devient‚ chez Martinet‚ un paysage peint …
|
Temps de pluie à Fontaine |
Des tableaux de tout premier ordre‚ pleins de vérité‚ de
netteté‚ de relief‚ de mouvement et de vie… Lucien Martinet
a réussi‚ à force de travail et‚ disons–le‚ à
force de talent‚ à créer une peinture qui est véritablement
sienne…
Ch. M.
Lac d'Annecy. Mont Verrier |
Lucien Martinet est plein de feu‚ plein d'ardeur – âme
admirablement belle – subordonnant toutes ses pensées‚ toutes
ses idées‚ toute sa vie à son art‚ la peinture est devenue
une jouissance. Il aime la beauté dans toutes ses manifestations‚ surtout
quand elle est âpre‚ sauvage‚ rude. Il est simple pour mieux posséder
la paix‚ doux par amour du calme … C'est son cœur qui peint …
Comprenez l'homme et vous comprendrez l'œuvre avec aisance.
|
Un peintre. Un vrai peintre. Evidemment, il ne plaît pas à tous ; il est rude
et franc‚ aussi bien dans son parler que dans sa peinture … Il porte en lui le sens
aimé de la peinture‚ de l'harmonie des êtres et des choses … Il
reste fidèle au couteau … il a gardé toute sa
spontanéité‚ sa verdeur primitives … Il peint pour son plaisir.
Il « adore ça »
P.C. Boyet
Autodidacte‚ en dehors de toute école‚ soumis à son impérieuse
vocation‚ et à elle seulement‚ Lucien Martinet s'est adonné
pendant de longues années à la peinture au couteau‚ où il excella.
Ni la lourdeur de la matière‚ ni les difficultés de traduire par
empattements et par touches appuyées ce que la nature a de plus subtil‚ ne
l'ont rebuté‚ et il a tiré tout ce qu'on peut tirer d'un genre
de peinture que Cézanne ne dédaigna pas.
Aujourd'hui‚ L. Martinet juxtapose à la peinture au couteau la peinture
au pinceau ; et il nous invite‚ dans une exposition sincère et probe à
juger‚ par comparaison‚ du progrès accompli. On en discutera. Toute
forme d'art se discute. Il semble que la peinture au pinceau‚ plus souple et
nuancée‚ permette à Lucien Martinet d'embrasser des ensembles vastes‚
lumineux‚ francs de touche‚ brutaux parfois‚ mais d'une
interprétation plus personnelle‚ et que‚ même en outrant sa
peinture‚ il se rapproche davantage du naturel. Ce n'est plus le reflet d'un
nuage dans une mare‚ le saule penché sur la rivière‚ le détail
d'une nature morte. C'est Dijon‚ c'est le lac de Genève‚
c'est la cathédrale de Cologne‚ c'est la voie romaine à
Bellefond. Et voici Fixey‚ voici Norges‚ aux harmonies si colorées
et si virulentes. En regard‚ voici d'humbles boutiques‚ et ce bouquet
vivant où l'artiste‚ plus autoritaire‚ ne lésine pas avec
la matière brute. Partout et toujours il reste poète‚ il dégage
de la nature l'essence même de la poésie. Son effort mérite
attention et sympathie. Car‚ dans sa recherche solitaire et tourmentée du
mieux‚ L. Martinet n'est plus seulement un de nos meilleurs peintres locaux‚
il est en passe de devenir un de nos meilleurs peintres bourguignons.
|
Dijon. St Bénigne |