André Patte avait une indifférence manifeste (voire un mépris) pour
l'argent. Il avait peu de besoins ou s'adaptait toujours avec ce qu'il
possédait. Seule la peinture l'intéressait. A 72 ans‚ il n'avait
toujours pas déposé son dossier pour sa retraite. Ces paperasses lui semblaient
rébarbatives. Un jour qu'il peignait un modèle‚ la conversation vint
sur ce sujet. Le modèle‚ qui était comptable‚ s'en offusqua et lui
demanda l'autorisation de voir son dossier. Je doute qu'elle ait eu tous les
papiers en main mais‚ quelques mois plus tard‚ André Patte eut «une pension»‚
modeste il est vrai‚ de la part de la CNRO. (il avait travaillé dans le bâtiment).
Mais immense avantage : la caisse de retraite possédait des «villages
vacances» pour ses adhérents. Ce fut pour lui l'occasion de visiter‚ à
prix modique‚ d'autres régions (Serre–Ponçon‚ Hyères‚ la Tunisie‚ …)
Après chaque séjour‚ il revenait les cartons remplis de dessins et d'aquarelles.